(Extraits)
Le roi Hussein, Yasser Arafat et huit pays arabes signent, le 27 septembre
1970, au Caire, un accord qui met fin à dix jours de combats en Jordanie. C’est
un compromis, sans vainqueur ni vaincu : il affirme la souveraineté du roi sur la
Jordanie, mais garantit la continuité de l’action des fedayine dans le royaume. Cet
accord est complété par celui signé à Amman, le 13 octobre 1970.
1 - Toutes les opérations militaires, tant de la part des forces
armées jordaniennes que des forces de la résistance palestinienne,
cesseront sur le champ, de même que tous les mouvements militaires qui ne sont pas de routine. Toutes les campagnes de propagande incompatibles avec les objectifs de cet accord doivent cesser.
2 - Toutes les forces armées jordaniennes seront rapidement
retirées d’Amman et retourneront dans leurs bases habituelles ;
toutes les forces de fedayine seront retirées de la capitale et s’installeront dans les régions convenant à l’action des commandos.
3 - À Irbid et dans les autres villes jordaniennes, la situation
militaire et civile qui existait avant les récents événements sera
rétablie, sous l’administration jordanienne.
4 - Les forces de sécurité intérieure seront responsables du
maintien de la sécurité sous l’administration civile.
5 - Tous les prisonniers détenus de part et d’autre seront immédiatement libérés.
6 - Un Haut Comité sera formé pour veiller à l’application de cet
accord de base et de tous ceux qui en découleront éventuellement,
et pour coordonner l’action et les relations des autorités jordaniennes et de la résistance palestinienne pour maintenir la sécurité
et normaliser la situation.
7 - Le Haut Comité disposera d’un bureau militaire, d’un
bureau civil et d’un bureau d’assistance et de secours.
8 - Le Haut Comité élaborera un accord liant les deux parties
afin d’assurer la continuité de l’action des fedayine et le respect de
la souveraineté du pays dans les limites imposées par la loi, à l’exception de ce qui est nécessaire à l’action des fedayine.
9 - Toutes les décisions prises par le Haut Comité en vue de
l’application de l’accord sont exécutoires pour les deux parties [...].
12 - Afin de créer l’atmosphère favorable à l’exécution de cet
accord, et d’atteindre les nobles objectifs qu’il vise, les deux parties
mettront fin à toutes les situations exceptionnelles et au gouvernement militaire.
13 - Si les autorités jordaniennes ou la résistance palestinienne
contreviennent à l’une des dispositions de l’accord ou entravent son
application, tous les pays arabes signataires prendront des mesures
communes et collectives contre la partie coupable.
Signé par le roi Fayçal (Arabie saoudite), cheikh Sabah al Salern al Sabah
(émir du Koweit), le président Gamal Abdel Nasser (RAU) le président
Soleiman Frangié (Liban), le roi Hussein (Jordanie) Yasser Arafat (OLP), le
colonel Moammar el Kadhafi (Libye), le président Gaafar el Nimeiri (Soudan),
Bahi Ladgham (Premier ministre de Tunisie), Ahmed Mohamed el Chami
(membre du Conseil républicain de la République arabe du Yémen).